Quelques mots sur le réalisateur
Décidément les histoires de couple et surtout de désamour passionnent beaucoup Noah Baumbach. En effet, dans son film sorti en 2005 « Les Berkman se séparent », Baumbach raconte l’histoire de deux adolescents face au divorce de leurs parents et se fait ainsi connaître pour son style simple et sobre, comparé à plusieurs reprises à celui de Woody Allen ou encore à celui de Rohmer. Il revient plusieurs années après (à la suite de quelques films passés inaperçus), avec une histoire à peu près similaire mais d’autant plus chargée en émotions, en s’inspirant ici de sa propre expérience après le divorce avec sa femme Jessiner Jason Leigh.
Nominations
Le film est alors nommé six fois lors de la 91ème cérémonie des Oscars et il est récompensé pour la meilleure actrice secondaire grâce à la performance de la talentueuse Laura Dern. Cette dernière remporte également un golden globe et un BAFTA (British Academy Film Award). On peut dire alors que le film a connu du succès et des plateformes comme Netflix se sont dépêchées de l’avoir dans leurs catalogues. Mais qu’est ce qui rend ce film si touchant ?
La critique du film
Marriage Story est l’illustration honnête d’un amour qui vole en éclats, d’un amour tendre et profond qui fait face à beaucoup de confrontations avec la réalité jusqu’au jour où elle s’effondre, affaiblie par les reproches de chacun des protagonistes.
Ce film raconte l’histoire de Nicole, comédienne et Charlie, metteur en scène qui font face à la brutalité d’un divorce réduit purement à un business et à une confrontation violente entre avocats, en essayant de lutter entre toute la confusion et toute l’incompréhension pour la garde de leur fils.
Baumbach a fait un très bon choix en choisissant un couple de cinéma dont l’alchimie fonctionne et relaye d’une manière parfaite une réalité qui prend aux tripes. Scarlett Johansson et Adam Driver réalisent une performance digne de leur succès en nous faisant passer par mille émotions à la fois : colère, tristesse, rire, peine, empathie, confusion, tout y est. Et finalement, n’est-ce pas cela d’aimer ?
Ce film est vêtu d’une grande maturité, les personnages ne sachant pas eux-mêmes ce qu’ils veulent réellement, ne comprenant pas où toute cette procédure folle et infinie de divorce qu’ils ne saisissent pas les entraine, continuent d’avoir l’un pour l’autre une tendresse désarmante ce qui créée ainsi l’essence même de ce film : il est simple, il est vrai, il est brut.
Le film commence par un éloge à l’amour, un éloge aux petites choses, un éloge aux détails du quotidien d’une vie de couple, aux habitudes qu’on a appris à aimer. Le film nous ramène alors presque d’une manière cruelle à une réalité brutale : les protagonistes se retrouvent dans le bureau d’un médiateur essayant d’arranger les failles de leur mariage et de manier leur sentiments flous, ambivalents, perdus eux aussi dans le labyrinthe qu’est la vie.
Ce qui frappe directement avec Marriage Story ce sont les longs dialogues pleins d’âme et de sincérité. Chaque mot, chaque réplique est bien placée et tout semble s’ajuster parfaitement. On sent ici l’expérience personnelle de Baumbach qui accompagne le film tout le long. Johannson et Driver ne retiennent rien, leur performance est aussi authentique que les sentiments des protagonistes l’un pour l’autre même au milieu de tout le chaos.
Marriage story est alors une version si réelle de la vie, sans romantiser les faits, sans atténuer les conséquences possibles d’un lien qui peut certes être honnête et profond. Malgré tout, le film nous laisse sur une note positive, une lueur d’espoir, nous faisant comprendre qu’un lien si fort entre deux personnes n’est jamais réellement perdu et que malgré les chemins différents de la vie, on peut toujours compter sur la personne avec qui on a partagé autant de choses vraies.
Ce film est donc une expérience plaisante et poignante à la fois qu’il ne faut absolument pas rater.
