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Michel Ocelot : prodige du cinéma d’animation

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Lila Martin

Sorti le 19 octobre dernier, Le Pharaon, le sauvage et la princesse est le dernier long-métrage de Michel Ocelot. Quatre ans après Dilili à Paris, le réalisateur père de Kirikou nous replonge dans son univers si distinctif, l’occasion de revenir sur sa carrière et ses plus grands succès.

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Michel Ocelot
Michel Ocelot (photo Nicolas Marquès)

L’éblouissant Michel Ocelot avait déjà réalisé 20 films d’animations, séries, courts et longs métrages confondus, et revient cette année sur le plein écran avec Le Pharaon, le sauvage et la princesse sorti le 19 octobre. A 78 ans, l’infatigable présente cette fois-ci 3 histoires venues de l’Egypte antique, l’Auvergne médiévale et l’empire Ottoman dans un seul et même long métrage. Ce dernier avait été présenté en mai dernier au Festival d’Annecy, où Michel Ocelot avait reçu un Cristal d’honneur pour l’ensemble de sa carrière.

Ce n’est dire le nombre de fois où celle-ci a été félicitée. En 1979, il débute professionnellement avec Les Trois Inventeurs, son premier court-métrage pour lequel il sera récompensé avec un prix du BAFTA à Londres la même année. L’aventure débute sur les chapeaux de roues et annonce d’ores et déjà la suite. Ocelot enchaîne avec le César du meilleur court-métrage d’animation en 1983 avec La Légende du pauvre bossu puis voit naître son premier grand succès en 1998 : Kirikou et la Sorcière.

Kirikou et la Sorcière : le début d’une histoire

Les premières aventures de Kirikou ont fait l’unanimité auprès des Français, réunissant un million de spectateurs dans les salles, mais aussi à l’international avec une trentaine de prix reçus à travers le monde. Ce premier volet de la trilogie Kirikou est adapté d’un conte africain et raconte l’histoire d’un jeune garçon dont la minuscule taille s’oppose à une grande intelligence. L’enfant lutte contre Karaba, une sorcière maléfique qui tyrannise les habitants du village. Michel Ocelot s’inspire directement de l’Afrique de l’Ouest dans les graphismes et les musiques du film, une région qu’il connait personnellement puisqu’il a passé son enfance en Guinée.

En 2005 sort enfin le tant attendu deuxième volet de la trilogie, Kirikou et les Bêtes sauvages, qui signe un succès encore supérieur au premier avec des critiques majoritairement excellentes. Pourtant, cette suite n’était pas prévue, puisque Kirikou et la Sorcière était d’après son réalisateur « une histoire complète et terminée ». Mais poussé par l’amour que tous portaient à son petit personnage, Ocelot finit par accepter de réaliser ce deuxième Kirikou, qui sera même finalement suivi d’un troisième.

Ocelot, cinéaste aux graphismes uniques

Princes et Princesses, Michel Ocelot (2000)

Petits et grands ont été charmés par Michel Ocelot et sa patte reconnaissable entre tous et il est difficile d’affirmer ne jamais avoir vu un seul de ses films. Le réalisateur s’est illustré grâce à sa singularité graphique, avec notamment Princes et Princesses, sorti en 2000. Pour son second long-métrage, Ocelot utilise le théâtre d’ombre pour conter 6 histoires en silhouettes. Cette technique réussit et 10 ans plus tard, le cinéaste réalise la série TV d’animation Dragons et Princesses, basée sur le même principe d’ombres chinoises en papiers découpés.

Les films de Michel Ocelot se singularisent par un esthétique travaillé. Peut-être même plus que les histoires, les couleurs et les lumières émerveillent à chaque seconde et jouent un rôle crucial dans le cinéma d’Ocelot, particulièrement en ombres chinoises. Pour son troisième long métrage Azur et Asmar, sorti en salles en 2006, le réalisateur use pour la première fois de la 3D. L’esthétique du film se rapproche avec évidence de celui du jeu vidéo et l’image de synthèse utilisée permet des effets difficilement réalisables avec d’autres techniques.

Un cinéma avant tout engagé

Azur et Asmar, Michel Ocelot (2006)

Elevés par la même nourrice puis brutalement séparés, Azur et Asmar, aux ethnies différentes, se retrouvent plus tard dans le pays de ce dernier. Au-delà de ses belles images, Azur et Asmar distille un message de tolérance entre la communauté occidentale (représentée par Azur) et celle arabe (représentée par Asmar). Dans chaque film de Michel Ocelot, on retrouve un engagement assumé, avec une place plus ou moins prépondérante dans l’histoire. Le réalisateur est un humaniste et son cinéma le reflète.

Ocelot a utilisé son cinéma à plusieurs reprises pour défendre la cause des femmes, avec Kirikou et les Hommes et les Femmes (2010) et plus récemment avec Dilili à Paris sorti en 2018. C’est l’histoire de Dilili, une petite fille métisse qui arrive à Paris à l’époque de la « belle époque ». La fillette, quotidiennement victime de racisme, s’engage à mener une enquête sur des kidnappeurs de jeunes filles et rencontre alors les grands noms du XXème siècle, hommes, mais surtout femmes comme Marie Curie, Louise Michel et Colette.

Michel Ocelot a révélé le cinéma d’animation français au monde entier et son talent ne cesse d’être récompensé chaque année. Ses films engagés rappellent tolérance et bienveillance à chaque visionnage et une chose est certaine, après avoir marqué toutes les générations des 40 dernières années, il marquera aussi les prochaines.

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