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Novembre : L’anti-terrorisme au-devant de la scène

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Lila Martin

Deux ans après le succès de Bac Nord, Cédric Jimenez retourne au cœur de l’action policière avec Novembre, présenté en mai dernier au festival de Cannes et sorti le 5 octobre en salles.

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Jean Dujardin dans Novembre de Cédric Jimenez (2022)

Tout commence par des coups de fils, innombrables mais surtout ingérables, dans les bureaux de l’antiterrorisme. Plus subtil que de voir directement les feux des attentats, le début des évènements est annoncé en même temps que l’objectif du réalisateur Cédric Jimenez : se focaliser sur le déroulé de l’enquête policière des attentats du 13 novembre 2015. Sorti en salles le 5 octobre dernier, Novembre retrace les 5 jours d’investigation qui suivent les attentats, dans la peau de policiers interprétés par, entre autres, Jean Dujardin, Anaïs Demoustier ou encore Sandrine Kiberlain.

Loin de romantiser l’évènement, Jimenez donne un minimum d’informations sur ses protagonistes. Nul besoin d’en connaître trop sur leur vie privée ou de rajouter une banale histoire d’amour entre eux pour plonger tête basse dans les 105 minutes intenses qui retracent l’investigation. Et pourtant, en si peu de temps rien n’y échappe, pas même les ratés des policiers et les moments les plus creux de la recherche.

Contrairement à Bac Nord, difficile cette fois-ci de reprocher au réalisateur une quelconque prise de parti vu le camp adversaire, mais le réalisateur n’hésite tout de même pas à montrer les moments de faiblesse des policiers. Une course poursuite clandestine par Anaïs Demoustier ou bien une bavure policière de Jean Dujardin : Jimenez est transparent sur la présence de dérapages dans une telle situation.

Novembre présente une véritable immersion dans l’antiterrorisme, avec ses hauts et ses bas, mais qui donne surtout envie d’en intégrer la brigade. L’action est rythmée par les bruitages et les musiques qui témoignent de la tension permanente de ces 5 jours d’investigation et créent l’époustouflant réalisme du film. Rien n’est laissé au hasard et la mise en scène permet de suivre le fil de l’enquête sans jamais décrocher. Jimenez n’a même pas laissé une minute au trop plein d’émotion qui pourrait prendre le dessus, malgré la gravité des évènements. Pareil aux policiers, nous nous retrouvons obligés de garder la face pour rester concentrés sur l’investigation.

Jimenez a carrément choisi de ne pas nous faire revivre complètement la minute de silence nationale qui avait suivi les évènements. Une musique de fond reste tout du long que l’on voit la France entière sur pause pendant 60 secondes, peut-être dommage quand on pense aux frissons qu’auraient pu provoquer ce moment. Si ce n’est cela, ce film est un sans-faute et le réalisateur réussit à nous tenir en haleine jusqu’à la fin du 5ème jour d’enquête où la pression retombe, enfin. Après Revoir Paris sorti un mois plus tôt, Novembre risquait de remuer une fois de plus le couteau dans la plaie laissée par les attentats de 2015. Cédric Jimenez parvient pourtant à nous faire revivre ce drame avec un point de vue différent sur la situation et 6 ans après, l’opportunité de passer du côté des acteurs du drame.

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