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Le journal pour les jeunes, par les  jeunes

« Salvator Mundi », le dernier De Vinci ?

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Maïlys Boireau-Saint-Marc

Étudiante en Master de Littératures Langues Patrimoines et Civilisation à L'Université d'Angers, je porte un grand intérêt à l'actualité ainsi qu'aux mondes de l'Art et du sport. Je souhaite poursuivre mes études dans le journalisme et vous souhaite bonne lecture !
Véritable Léonard de Vinci ou non, le « Salvator Mundi » est devenu l’œuvre d’art la plus chère du monde. Dans un documentaire diffusé le 13 avril sur France 5, Antoine Vitkine ravive les doutes et revient sur cette incroyable épopée, digne d’un film hollywoodien, impliquant entre autres un marchand d’art new-yorkais, un oligarque russe, un prince héritier d’Arabie Saoudite, le président de la République… alors entre partie de poker, arnaque et expertise, plongez au cœur des révélations sur le « Salvator Mundi ».

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exposition du "Salvator Mundi"
L’intuition 

            Tout commence en 2005, lorsque Robert Simon, marchand d’art new-yorkais, décide d’acquérir pour la somme de 1 175 dollars un tableau représentant « un Christ sauveur du monde », lors d’une vente publique en Louisiane. En poursuivant ses recherches, Robert Simon comprend que l’œuvre est datée du XVIème siècle et correspondrait « à un Vinci perdu ». L’œuvre est très abimée, il la confie à une restauratrice qui découvre alors sous les couches de peinture un deuxième pouce au niveau de la main droite. Pour le marchand, c’est alors évident, ce « repentir » ne peut-être que l’œuvre de De Vinci lui-même. 

            En 2008, après la fin de la restauration, Robert Simon cherche à faire reconnaître son acquisition et fait appel à plusieurs spécialistes : les conservateurs du MET de New York, Martin Kemp spécialiste de De Vinci à l’université d’Oxford, Luke Syson de la National Gallery de Londres et cinq autres experts. Seul Martin Kemp exprime alors un avis tranché et affirme que le « Salvator Mundi » est bien une œuvre du génie italien. Le tableau est alors exposé en 2011 par la National Gallery. Une véritable réussite puisque plus de 500 000 visiteurs vont venir le découvrir. 

L’envolée médiatique  

            Le tableau est mis en vente et l’oligarque russe Rybobovlev, propriétaire de l’AS Monaco, est prêt à dépenser jusqu’à 135 millions de dollars pour l’acquérir. C’est le moment pour son conseiller artistique, le marchand suisse Yves Bouvier d’entrer en jeu. À la suite d’une partie de poker, celui-ci réussi à acquérir le tableau pour 83 millions et le revend ensuite à son client pour 127,5 millions. Mais Mr Rybolovlev découvre dans le New York Times le véritable prix du tableau. Il se sent offensé et entre en procès avec son ancien conseiller artistique. Il décide alors de revendre le tableau et de confier cette tâche à Christie’s. C’est ainsi qu’en 2016, lors d’une vente aux enchères, le « Salvator Mundi » est acheté anonymement par un certain MBS pour la somme pharaonique de 450 000 millions de dollars, en faisant l’œuvre d’art la plus chère de l’histoire. Finalement, comme le révèle la CIA dans la presse, l’acheteur est identifié, il s’agit de Mohammed Ben Salmane, prince héritier d’Arabie Saoudite.

Un secret d’état 

            Le tableau réapparait au Louvre lors d’une visite diplomatique du prince héritier Mohammed Ben Salmane à Paris. Ce dernier, désireux de faire exposer son œuvre au côté de la Joconde lors de l’exposition du Louvre consacrée à Léonard de Vinci (2019) et voulant lever les doutes sur l’authenticité de celle-ci, aurait demandé au président Emmanuel Macron de la faire examiner par les experts du musée. Cela est normalement interdit puisque les musées français ne sont autorisés à travailler que sur des œuvres nationales et non privées. Les restaurateurs du Louvre auraient conclu que l’artiste italien était peut-être intervenu de façon « minime » dans le tableau. Cette découverte pose problème car la France vient de conclure un contrat dans le projet de mise en valeur du site saoudien d’Al Ula. Une crise politique pourrait donc voir le jour et l’affaire est portée jusqu’au sommet de l’État : le « Salvator Mundi » pourra bien être exposé au Louvre mais sous les conditions des conservateurs du musée. Au final, aucun consensus n’est trouvé et l’affaire est étouffée. 

            À ce jour, les conclusions des études effectuées par les restaurateurs du Louvre n’ont jamais été dévoilées et Jean-Luc Martinez, président des conservateurs du musée, ne souhaite pas communiquer sur le sujet. Les études scientifiques se multiplient et aucun consensus n’est trouvé entre les spécialistes. Le « Salvator Mundi » n’a plus été vu par le grand public depuis sa vente record chez Christie’s et reste donc, à ce jour, une œuvre toujours aussi énigmatique et mystérieuse. 

Voir aussi : Les spéculations autour de la signature du tableau « Salvator Mundi » relancées

source de l’image mise en avant : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:SALVATOR_MUNDI_copia_de_Manuel_Granai.jpg

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