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Le journal pour les jeunes, par les  jeunes

“Serre-moi fort” : fuir par peur d’être abandonnée ?

Picture of Ambra Haxhaj

Ambra Haxhaj

Directrice du pôle international chez CSactu.
Une mère qui se bat pour sauvegarder le lien avec sa famille, imaginer leur vie, imaginer leurs discussions. Fuir, rester ? Ressentir la peine ou vivre dans une illusion ? Amalric présente son nouveau film plein de questionnements avec beaucoup de délicatesse.

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scène du film serre moi fort
Présentation du long-métrage



“Serre-moi fort” est le septième long métrage de Mathieu Amalric sorti en salles le 8 septembre dernier. Le rôle principal revient à Vicky Krieps. Le réalisateur décrit leur rencontre comme forte et très émouvante. Amalric va jusqu’à dire qu’il considère Vicky Krieps comme sa jumelle. Le film a été présenté au festival de Cannes en séance spéciale lors de la diffusion Cannes Première. 

Amalric affirme que le film est l’adaptation d’une pièce de théâtre écrite par Claudine Galea en 2003. Paradoxalement, cette pièce n’a jamais été jouée sur scène. « Je l’ai lue dans un train et je me suis mis à chialer, hoqueter comme un bébé. Ça ne m’était pas arrivé depuis longtemps, je devais me cacher sous ma veste », confirme Amalric. Il justifie ainsi cette envie d’adapter la pièce et d’en faire un long métrage poignant. 

Ce film met alors en scène une femme perdue entre la peur de l’abandon, la folie et le deuil. Une description somme toute peu révélatrice tout comme la bande annonce qui ne laisse rien deviner. En effet, ne rien savoir en allant voir le film n’est pas du tout gênant, au contraire, « Serre-moi fort » est le genre de film qui demande une découverte à l’aveugle.
“Est-on capable de fuir par peur de connaitre un abandon ?” semble alors être la problématique complexe du film.


Un film au goût amer  



« Serre-moi fort », emprunte son titre aux paroles de la chanson La nage indienne d’Etienne Daho dont les paroles sont « Serre-moi fort. Si ton corps se fait plus léger, nous pourrons nous sauver ». Et l’histoire également suit ces paroles car tout le long on voit la protagoniste essayant de s’échapper d’une situation presque insoluble. 

Ce long métrage met en scène une histoire décousue où le passé et le présent se confondent. Le spectateur doit ainsi réfléchir de lui-même, coller les morceaux, trouver le sens des images, ce qui rend l’expérience d’autant plus agréable. En effet, Amalric évoque comme exemple une rupture amoureuse. Selon lui la folie nous fait ressentir une drôle d’émotion et nous plonge dans un hyperréalisme : « Ce qu’elle vivrait et ce qu’elle projetterait seraient pareil. […] La douleur folle me semble faire ça, non ? » dit-il. 
Cette méthode nous montre alors que la tristesse a tendance à modifier l’espace, le temps, altérer les souvenirs. C’est ce qu’il essaye de nous faire vivre comme expérience. 

En termes de couleurs, là aussi le pari est réussi, rien n’est laissé au hasard. Les couleurs froides mettent en place directement une ambiance mélancolique. 

Krieps nous offre un jeu d’acteur incroyable, nous fait ressentir sa peine à travers ses souvenirs et ses pensées. Le film est un dialogue constant entre le passé et le présent, modifiant ainsi les barrières de la compréhension et altérant le cours linéaire du temps. 

« Serre-moi fort » est un film coup de poing, un instant au goût amer qu’on adore tout de même. 

Bande annonce 

https://youtu.be/L0LQoYuw8Ms

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