Mercedes / Redbull : les hostilités sont ouvertes
Depuis l’arrivée de l’ère hybride en 2014, Mercedes domine ce fleuron du sport automobile qu’est la F1. Et comme chaque année, lors des essais hivernaux, l’écurie basée à Brackley en Angleterre cache son jeu pour dissimuler ses avancées technologiques et montrer le réel potentiel de la voiture lors du premier Grand Prix. Mais cette saison, rien ne semble se passer correctement…
En effet, lors du premier jour des essais (qui se décomposent en 3 jours cette saison), Mercedes rencontre déjà un problème de boîte de vitesse obligeant l’écurie à rester bloqué dans les garages. Sir Lewis Hamilton, septuple champion du monde, prend donc la piste l’après-midi et les problèmes continuent. La flèche d’argent, noir dorénavant, que l’on connaît comme était un collé à la piste sur les accélérations se transforme en vraie machine incontrôlable. Le train arrière est beaucoup trop instable et durant ces trois jours, nous avons pu voir les points faibles de l’écurie championne du monde allant jusqu’à partir à la faute plusieurs fois. Si Valtteri Bottas ne s’est pas trop fait remarquer à la radio, Hamilton quant à lui, est parti deux fois à la faute dont une créant un drapeau rouge, car la voiture était bloquée dans les graviers.
Le doute pèse alors sur le paddock : Mercedes, bluffe-t-elle comme chaque année ? La nouvelle régulation 2021 à, donc eu raison des flèches d’argent ? Seul le Grand Prix de ce week-end pourra nous apporter la réponse.
En attendant, Redbull impressionne. En effet, la marque autrichienne s’est montrée agressive sur ces essais, en occupant les premières places plusieurs fois d’affilées. Max Verstappen revient plus fort que jamais après une saison 2020 où il était le seul pilote pouvant faire peur aux flèches d’argent. À ses côtés, Sergio Perez remplacera Alexander Albon, autre victime de l’écurie. Perez s’est plus ou moins bien acclimaté à la voiture pouvant faire de longs relais avec un très bon rythme. Il ne reste plus qu’à voir si Redbull sera à la hauteur des Mercedes, mais surtout, un duo aussi performant peut vite concurrencer l’écurie allemande.
Un milieu de peloton toujours plus compacte
Outre les problèmes techniques de Mercedes, le milieu de peloton (appelé Midfield) est encore plus compact cette saison. Tandis que Renault devient Alpine ou encore Racing Point, Aston Martin, McLaren a du incorporer dans sa monoplace le tout nouveau bloc propulseur de Mercedes. Tous les yeux étaient alors posés sur cette magnifique MCL35M.
Au niveau du style de la voiture, rien ne change mis à part le fond plat, principal changement pour cette année. La magie s’opère sous le capot où McLaren a pu entreposer le moteur de la Mercedes et d’après les tests, le mélange châssis très performant et moteur incroyable fonctionne à merveille. Durant ces trois jours, McLaren a su impressionner par son rythme, mais aussi par sa régularité. Toujours dans le haut du tableau aux côtés de RedBull avec un Max Verstappen très en forme, la McLaren sera une très grosse menace pour la 3e place du championnat constructeur… Voir même quelques chances de podium.
Pour continuer sur ce « Midfield », Alpha Tauri a elle aussi impressionné. L’écurie B de RedBull compte bien devenir une écurie à part entière dans ce grand monde. Pour 2021, elle a su recruter le jeune et talentueux Yuki Tsunoda. Ce jeune Japonais impressionne le paddock par son rythme, mais aussi par sa capacité d’adaptation au sein de l’écurie. À ses côtés, nous retrouvons Pierre Gasly, le jeune pilote normand vainqueur du Grand Prix de Monza la saison précédente. Pour continuer sur la voiture, Alpha Tauri a décidé de développer le nez de sa monoplace, se rapprochant de ce que fait Mercedes ou encore McLaren. Niveau bloc propulseur, Honda reste encore pour un an avant le gel des moteurs. Ce moteur nous a montrés que le constructeur japonais peut rivaliser avec celui de Mercedes avec des RedBull très rapides en ligne droite l’année dernière.
Les “nouveaux” du paddock
Cocorico ! Alpine fait son grand retour en F1, remplaçant simplement le nom Renault. En effet, Alpine a elle aussi essayé d’entrer en F1 en 1972 avec un concept nommé A500. 49 ans plus tard, le nom historique qu’est Alpine revient en F1 avec un pilote de renom : Fernando Alonso.
Le double champion du monde revient après deux ans d’absence et un divorce très amer avec McLaren. Il fera équipe avec le pilote Français Esteban Ocon, qui a su faire fasse aux problèmes techniques que Renault a rencontré l’année dernière (décrochant tout de même un podium). Avec une magnifique livrée arborant le drapeau tricolore, le châssis évolue peu par rapport a l’année dernière. Cependant, un détail fait que la voiture n’est pas passée inaperçue en piste. Alpine nous rappelle les anciennes F1 des années 70 avec une entrée d’air très large pour refroidir le moteur Renault. Au contraire de Mercedes qui resserre un maximum la carrosserie sur le moteur, Alpine a décidé de laisser respirer ce bloc. Niveau performance, Fernando Alonso n’est pas très satisfait de la voiture. Celui-ci estime que le monoplace français ne passera pas en troisième partie de qualification samedi… Info ou intox ?
Parlons maintenant d’Aston Martin anciennement Racing Point. Ces essais ne se sont pas aussi bien déroulés que l’année précédente. Avec seulement 314 tours bouclés (Mercedes 304), ce n’est rien comparé à Alfa Romeo ou encore Alpha Tauri avec 422 tours. Équipée du moteur Mercedes, Aston Martin a éprouvé des difficultés avec ce bloc. La fiabilité de la nouvelle boîte de vitesse fait donc peur aux écuries.
Avec un Sebastian Vettel épuisé par une voiture trop instable l’année dernière, celui-ci repart de 0 et souhaite accomplir de grandes choses avec cette marque prestigieuse. Lance Stroll, pilote ayant prouvé sa place en Formule 1, va devoir guider le quadruple champion du monde sur les premiers grands prix de la saison. Vettel s’est exprimé sur ce manque de tour dans une nouvelle écurie, une nouvelle voiture à la philosophie complètement différente de la Ferrari. Celui-ci explique qu’il lui manquerait 100 tours encore pour être totalement à l’aise dans la voiture.
Le retour du cheval cabré
Après une année catastrophique, Ferrari revient avec un nouveau moteur devant corriger le déficit de vitesse, mais aussi vient développer le train arrière de sa monoplace. Ce même train arrière rendait la voiture instable sur des phases d’accélération provoquant ainsi du survirage. Cette saison, Ferrari revient donc avec une toute nouvelle suspension, mais aussi ayant changé le nez de la voiture essayant de créer encore plus d’appui aérodynamique. Charles Leclerc sera donc accompagné cette année d’un Carlos Sainz sortant d’une saison remarquable chez McLaren ayant décroché une deuxième place au Grand Prix de Monza. Les tests ont montré une voiture plus stable, mais tout de même en retrait par rapport aux autres écuries. Des suppositions ont été faites sur le fait que Ferrari se concentrait sur le rythme de course plutôt que sur des relais courts voire tours de qualification. Mais il faut tout de même remarquer que des progrès ont été faits vis-à-vis de l’année dernière cependant, il ne faut pas s’attendre à voir une Ferrari se frotter aux Mercedes.
Un fond de grille habituel
Malheureusement, certaines choses ne changent pas. Et c’est exactement la ligne directrice qu’a suivie Haas cette saison. L’écurie américaine n’a pas apporté de nouveauté sur la monoplace de cette année laissant cette voiture dans une position inconfortable. La Haas souffrait déjà beaucoup due à une surchauffe des gommes. Un autre problème : une voiture instable obligeant les anciens pilotes à la corriger souvent. Oui, les anciens pilotes, car le duo Magnussen-Grosjean fut remercié. À la place, Nikita Mazepin pilote faisant déjà polémique avant même le début des essais. Un pilote se montrant agressif dans ses attaques ou défenses comme le montre ses nombreux accrochages en Formule 2. À ses côtés, le nom Schumacher revient en Formule 1 puisque Mick, le fils de Michael, intègre l’écurie américaine. Tout juste couronné champion de Formule 2, cette année, sera basée sur l’apprentissage pour les deux jeunes rookies en espérant le voir tout de même dans les points quand l’occasion se présente.
Williams, quant à elle, évolue gentiment surtout depuis le rachat par un fond d’investissement. L’ancienne écurie familiale peut désormais compter sur une grosse aide financière. Dans le futur, cette aide leur permettra de sortir de ce fond de grille qu’elle occupe depuis bien trop longtemps. Le duo de pilote reste le même, c’est-à-dire un George Russell très en forme et un Nicholas Latifi très constant. Cette saison, Williams possède dorénavant des éléments hydrauliques, mais surtout la fameuse boîte de vitesse de Mercedes. Le problème de la Williams étant surtout son manque d’appui créant donc de la traînée. Cette même traînée ralentit la voiture ce qui empêche le moteur Mercedes d’être correctement exploité.
Pour terminer, Alfa Romeo. Énormément de personnes ont été surprises de voir l’écurie italienne aussi haut dans le classement. Avec 422 tours, Alfa Romeo réalise des essais presque parfait. Avec une livrée sublime, un nez redessiné et un nouveau bloc propulseur, Alfa Romeo pourra rentrer quelques fois dans les points.
Rendez-vous le 28 mars
Les essais hivernaux sont dorénavant terminés. Il suffit maintenant de voir le réel potentiel des voitures dès ce week-end sur Canal+ (en clair dimanche pour la course). Les Mercedes, seront-elles devant les Redbull ? Que dire du Midfield, Aston Martin pourra revenir comme l’année dernière et impressionner tout le monde ? Ferrari, peut-elle redorer son historique cheval cabré ? Rendez-vous dimanche pour le dénouement final !
