Tremblement de terre en Europe
C’est un énorme coup de tonnerre qui frappe la scène du football européen. En effet, depuis maintenant plusieurs années, le projet de création d’une Super League européenne était omniprésent. La première évocation de cette compétition a eu lieu à la fin des années 90, ce qui avait entraîné une certaine réforme de la C1.
Le projet envisagé, en 1998, par la Société Media Partners, avait pour vision de regrouper l’ensemble des meilleures équipes européennes dans une Super League fermée. C’est donc 23 ans plus tard, ce dimanche 18 avril 2021, que plusieurs grands clubs européens se sont associés afin d’officialiser la création d’une Super League européenne.
Selon l’organisation européenne du football, il s’agirait d’une vraie trahison de la part des 12 clubs qui mènent les hostilités. En donnant leur accord, ces douze équipes seraient assurées de participer à toutes les éditions de cette Super League. Le Président du Real Madrid, Florentino Pérez, croit dur comme fer à ce projet. Il a longtemps poussé à sa création.
Les 12 fondateurs
Le club de la capitale espagnole est donc l’une des douze équipes à s’être engagée dans le projet de cette compétition européenne. À ses côtés, on retrouve deux autres clubs espagnols que sont le FC Barcelone et l’Athlético de Madrid. Ensuite, six clubs anglais font partie de l’aventure, avec Arsenal, Chelsea, Liverpool, Manchester United, Manchester City et Tottenham. L’Italie est également actrice dans la compétition, puisque L’AC Milan, l’Inter Milan et la Juventus de Turin participent au projet.
Ce dernier s’organisera ainsi : les matchs se dérouleront en semaine, parallèlement aux championnats nationaux des clubs. La compétition débutera en août 2022 avec deux poules de 10 équipes. Les trois premiers de chaque groupe seront directement qualifiés en quarts de finale. Les 4e et les 5e joueront des matchs de barrage pour tenter d’obtenir une place avec les six autres clubs qualifiés. Enfin, des play-offs seront joués jusqu’à la finale qui se déroulera en match simple.
Ainsi, sur les cinq grands championnats européens, aucune équipe française et allemande ne participe à cette Super League, pour le moment. Le Bayern de Munich et le Borussia Dortmund souhaitent rester en retrait, tout comme le Paris Saint-Germain.
La France à l’écart
Au sein de ce projet, de nombreuses rumeurs évoquaient les noms du PSG et de l’Olympique de Marseille, en tant que clubs fondateurs de la compétition. Toutefois, ce n’est pour l’instant pas le cas. Cela semble étonnant, notamment au vu des performances actuelles du PSG qui s’affirme comme l’un des plus grands clubs de la planète, en figurant dans les quatre demi-finalistes de la C1 2021.
Néanmoins, rien n’est acté. La Super League européenne doit se jouer à 20 équipes. 8 places sont encore libres et donc à attribuer. Ainsi, des clubs français comme des clubs allemands pourraient obtenir leur ticket pour 2022.
Une stimulation des revenus
La création d’une nouvelle compétition qui concurrence la Champions League de l’UEFA n’est pas anodine. En effet, se séparer de la C1, qui date depuis 1955, n’est pas quelque chose de commun. Les clubs européens qui participeraient à cette Super League, se verraient encaisser des revenus beaucoup plus importants. Au mois d’octobre 2020, le média britannique Sky Sports a annoncé que c’est plus de 6 milliards de dollars qui seraient distribués aux 20 clubs prenant part à la compétition. Cette somme représente le double de ce qui est habituellement reversé aux 32 équipes participant à la Champions League.
Ainsi, le contexte actuel à tout pour forcer les clubs européens d’accepter une telle proposition financière, notamment pour combler les manques depuis maintenant un an. Or, d’où proviendra cet argent ? Quelle organisation se chargera de mettre en place un tel projet ? Voilà deux questions auxquelles les réponses sont encore vagues. En effet, on parle d’un financement opéré par la plus grande banque américaine JP Morgan, mais également par un État arabique à savoir, l’Arabie Saoudite.
La réaction européenne
Du côté anglais, c’est le flou total. Le peuple est dans l’incompréhension, tout comme d’anciens joueurs, tels que Gary Neville qui s’énonce. « Je pense que faire des propositions au milieu du COVID, au milieu de la crise économique, est un scandale absolu. United et les autres clubs anglais qui s’y sont inscrits, contre le reste de la Premier League, devraient avoir honte d’eux-mêmes. »
En Italie, l’Atalanta Bergame a demandé que la Juventus de Turin et les deux clubs de Milan soient bannis de la Serie A, déclarant « qu’ils risquent de tuer notre championnat ». La France, quant à elle, reste assez silencieuse, excepté le Parisien Ander Herrera qui s’est opposé au projet via les réseaux sociaux. De son côté, le président de l’UEFA, Aleksander Čeferin, a annoncé. « Ceux qui joueront dans la Super League seront interdits de Coupe du Monde et d’Euro ». Des paroles relativement fortes qui montrent la forte opposition à un tel projet.
En ce qui concerne les supporters, la compétition n’a pas été vue d’un très bon œil, notamment à Liverpool, où les fans ont accroché des banderoles autour du stade d’Anfield contre le projet de Super League.
Cette nouvelle compétition pourrait donc bouleverser l’ensemble du football européen, que ce soient les championnats nationaux, les différents droits TV ou les effectifs des équipes. Toute l’organisation serait impactée par les ultra-riches de la scène footballistique européenne.