La nomination du futur directeur de la FED arrive à grands pas et pourrait voir la reconduction de Jerome Powell. Cependant, le bilan de son mandat mouvementé ne laisse personne insensible. Cette décision arrive au pire moment pour la Maison Blanche qui doit faire un choix compliqué.
Le rôle central de la FED critiqué
L’interventionnisme poussé sur les marchés de l’agence gouvernementale au cours des dernières années a montré son impact croissant sur l’économie . Mais cette toute-puissance de l’institution pose question.
Si les chèques COVID délivrés aux américains ont marqué les esprits, de nombreux investisseurs pointent du doigt depuis longtemps déjà les plans de « Quantitative Easing » et « d’Open Market » menées par la FED.
Certains voient du bon œil ces politiques monétaires qui permettent de diminuer le poids de la dette.
Cependant, d’autres mettent en avant le caractère pervers de ces opérations qui ont pour effet direct d’appauvrir les épargnants. Ces détracteurs soulignent également que cette politique au profit des emprunteurs bénéficie presque uniquement à l’état .
Une affaire récente qui gêne
A ces controverses vient s’ajouter un récent scandale qui a secoué l’institution.
La révélation d’investissements personnels à l’éthique douteuse de la part de dirigeants de la Réserve fédérale a ébranlé la légitimité de l’institution réputée intègre. En effet, Les accusations de fraudes de deux officiels de la réserve fédérale ont fait l’effet d’une véritable bombe.
Même si les deux intéressés ont pris leur retraite prématurément, et nient tout lien avec l’affaire, l’information ne pouvait pas plus mal tomber pour Jérôme Powell. En effet, le reconduire pourrait signifier que la maison blanche cautionne des comportements illégaux et enverrait un très mauvais signal aux marchés.
Des critiques à relativiser
Cependant , malgré toutes ces difficultés conjoncturelles le discours officiel demeure inchangé: Jerome Powell a toujours la « confiance » de Joe Biden, comme l’a indiqué la porte-parole de la Maison-Blanche.
La reconduction de Jerome Powell à la tête de la réserve fédérale semble probable tant son mandat a fait les affaires de la maison blanche. Il a été un soutien constant des plans de sauvetage, tempérant les inquiétudes d’inflation et intervenant massivement sur les marchés.
Chacune des annonces de baisse ou de maintien des taux d’intérêt ont été suivies de périodes d’euphorie en bourse.
Si ce bon bilan sur les marchés et sa fidélité sans failles plaident en sa faveur le choix de Joe Biden sera aussi profondément politique.
La maison blanche à la recherche de soutiens
La politique économique de Joe Biden est mise à mal par la situation compliquée sur le marché de l’emploi. En effet, suite à une fulgurante reprise “post COVID”, le moral est vite retombé après la publication des nouveaux chiffres du chômage. Ces chiffres inférieurs à ceux attendus et une inflation galopante pourraient compliquer le mandat du locataire de la maison blanche.
Alors que le « green new deal » semblait être un parfait moyen de rebondir. L’annonce d’une diminution par deux du plan de relance a “séché l’exécutif”. Pour ne rien arranger, ce sont 2 élus démocrates qui ont fait basculer la balance en défaveur du projet de Joe Biden.
De plus, cette défiance dans son propre camp s’ajoute celle des électeurs. Le candidat républicain Glenn Youngkin, s’est imposé en Virginie. Alors même que les 2 camps faisaient de cette élection une priorité.
La légitimité de Joe Biden sur le plan économique et politique est remise en cause. Dans ce contexte délicat, il est difficile de savoir si la maison blanche va choisir la continuité en reconduisant Jerome Powell ou choisir de remplacer l’actuel président de la FED.
Plus d’information sur La nomination du futur Jérôme Powell : https://www.lefigaro.fr/international/fed-le-president-jerome-powell-lui-aussi-mis-en-cause-pour-des-transactions-boursieres-20211019
