« Ça fait peur » : C’est par ces mots, que le jeune nageur français, Théo Curin, a résumé avant son départ pour le défi qu’il s’est lancé avec deux autres sportifs. On peut dire qu’il pèse ses mots. Amputé des quatre membres depuis l’âge de six ans, ce nageur paralympique a décidé de mettre sa carrière entre parenthèses pendant un temps, afin de tenter de traverser le lac Titicaca, dans les montagnes péruviennes. Pour cela il est accompagné de deux autres sportifs : la nageuse Malia Metella, vice-championne olympique, et l’éco aventurier Matthieu Witvoet. Tous deux se sont élancés mercredi dans les eaux du plus haut lac au monde pour tenter de réussir ce challenge déjà historique !
Un défi hors normes !
3 812 mètres d’altitude. 190 kilomètres de longueur sur 80 kilomètres de largeur. Une profondeur maximale de près de 280 mètres. Le ton est donné. Les trois nageur.se.s vont, en effet, se confronter à un monstre d’eau et de vase. Situé dans la partie péruvienne de la Cordillère des Andes, le lac Titicaca n’est autre que le lac navigable le plus haut du monde. Sa traversée, qui devrait faire 122km, relève donc de l’exploit. C’est dans ce défi surhumain que se sont lancé.e.s les trois Français.e.s.
Outre la distance du parcours, c’est aussi l’altitude qui pose problème. En effet, l’air est appauvri en oxygène, ce qui rend plus difficile l’effort physique. De plus, à cette époque de l’année, la température est en moyenne de 12°C. Mais elle peut descendre en-dessous des 0°C la nuit.
À cela, il faut également ajouter le fait que Théo Curin, l’homme qui est à l’origine de ce défi, est privé de l’usage de ses quatre membres. Malgré ce handicap, il a su se dépasser et fait partie aujourd’hui des grands espoirs de la natation paralympique française. Dans son aventure, il est donc accompagné par deux autres nageur.se.s, valides, mais tout aussi déterminé.e.s.
Une aventure solidaire
Pour tenter de réussir leur défi, les trois nageur.se.s se relaient régulièrement pour optimiser leurs efforts. Pour cela, ils ont mis en place différents créneaux de nage quotidien. La cohésion entre les trois sportif.ve.s est donc centrale.
De plus, ils ont également choisi d’évoluer en totale autonomie. Pour cela, ils tractent un radeau de 2m30 de long sur 2m de large, ce qui leur permet de stocker du matériel et de la nourriture, mais aussi de se reposer chacun leur tour. Grâce à cette organisation, les trois nageur.se.s ont par exemple parcouru 17km lors de la deuxième journée du défi.
Au-delà de leur force de groupe, les aventurier.e.s peuvent également compter sur l’aide des populations locales. Le tracé du parcours a été réalisé grâce à la coopération de nageurs péruviens, ainsi que de photographes et de médecins sud-américains. Pour la nourriture et le matériel, les trois nageur.se.s ont essayé, dans la mesure du possible, d’acheter des produits locaux.
Un message pour la sauvegarde de la planète
Outre les valeurs du sport de respect et de dépassement de soi, les Français.e.s souhaitent aussi transmettre un message pour la protection de l’environnement. En effet, ce défi permet de mettre en lumière le lac Titicaca, ainsi que les questions écologiques qui le concernent. Ce dernier est menacé par le réchauffement climatique et par les conséquences de l’agriculture intensive et de l’urbanisation. La pollution met alors en danger l’écosystème du lac et de ses environs.
Avec ce défi, les trois nageur.se.s essayent donc d’alerter à leur manière sur les problèmes écologiques. Ils nous invitent à nous dépasser nous aussi dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique. Un message qui a un écho particulier dans le cadre des accords pris ce week-end par la COP26…
1 comment