La FIFA et son projet de Coupe du Monde biennal
L’idée d’une Coupe du Monde tous les deux ans n’est pas récente. Mais elle est devenue réaliste lors du 71e Congrès de la FIFA, en mai 2021. Sur 188 participants, 166 ont voté pour qu’une étude de faisabilité soit menée.
La proposition est portée par la FIFA, avec en tête d’affiche Arsène Wenger. Le célébrissime ancien coach d’Arsenal, qui est aujourd’hui, le directeur du développement du football mondial au sein de la Fédération International de Football Association.
C’est un projet élaboré, qui n’a pas que pour but : une Coupe du Monde tous les deux ans.
La FIFA veut passer de cinq trêves internationales sur l’ensemble d’une saison à une seule, pour les matchs qualificatifs des sélections. De plus, elle veut réserver le mois de juin de chaque année à une grande compétition. Une fois une coupe continentale, une fois une coupe mondiale. Afin d’effectuer une alternance, et d’avoir une compétition internationale chaque année.
Ce changement de calendrier toucherait le football féminin, tout comme le football masculin.
Une propagande médiatique de la FIFA
La FIFA a commencé à se baser sur une campagne médiatique, pour promouvoir le projet.
Tout d’abord, elle s’est armée de grands noms respectés du football, qui soutiennent ce projet, qui paraît irréalisable : David Trezeguet, Ronaldo (R9), Roberto Carlos, Tim Cahill, Peter Schmeichel… On peut souligner aussi que le président de la Fédération Française de Football, Noël Le Graët, a déclaré début octobre n’avoir aucune opposition à ce projet. De plus, en tête d’affiche du projet, on y retrouve Arsène Wenger. Personnalité appréciée du monde du football. Avoir des stars de cette envergure permet de renforcer la crédibilité du projet !
Ensuite, la FIFA prétend avoir le soutien du public et pour cela, elle a présenté un sondage montrant que la majorité des supporters est favorable à une Coupe du Monde biennale. Cependant, il se pourrait qu’une question soit biaisée, et les résultats pouvaient être interprétés d’une différente manière.
Il faut aussi comprendre que la FIFA mise sur “les petits pays footballistiques”, ceux qui participent peu, voire pas aux compétitions internationales. Pour eux, s’il y a deux fois plus de compétitions, il y a donc deux fois plus de chances d’y participer.
Les détracteurs de ce projet
Le concept de Coupe du Monde biennal est sujet à de vives critiques dans le monde du football international.
Tout d’abord, l’historique rivalité entre la FIFA et l’UEFA (Union Européenne de Football Association ). L’UEFA serait le grand perdant, si le projet venait à être adopté, pour de nombreuses raisons.
La première serait la fin de la récente Ligue des Nations, dont la France est tenante du titre. Ce qui entraînera une chute du gain d’argent par les droits TV, les billetteries et les sponsorings pour l’UEFA. En effet, une étude indépendante commandée en septembre par l’UEFA a chiffré les pertes de cette dernière, à environ 3 milliards d’euros ! Une somme astronomique !
On rajoutera même que l’UEFA ressort de deux crises qui l’ont impactée. D’abord, par la crise sanitaire. Ensuite, son autorité a été mise à mal par des grands clubs qui ont voulu se défaire de la Ligue des Champions et lancer la controversée Super League.
De plus, un autre argument évoqué en nombre, est que la valeur de la Coupe du Monde tient de sa rareté. Notamment par Aleksander Ceferin, le président de l’UEFA, ou même Hugo Lloris.
“Une Coupe du Monde doit garder cette rareté !”
Hugo Lloris, le gardien des Spurs de Tottenham et de l’EDF
Une autre critique virulente à l’encontre de ce projet, et de la FIFA est que c’est uniquement à but lucratif. Qu’il est uniquement fait pour enrichir la FIFA, au détriment du bien-être des joueurs.
“Il n’y a que l’argent qui compte.”
Jürgen Klopp, l’entraîneur Allemand de Liverpool, qui a vivement critiqué le projet
En effet, avec le rajout de compétition et donc de match, le bien-être des joueurs n’est pas pris en compte. Et c’est l’avis des principaux intéressés, les joueuses et les joueurs. On peut effectivement citer les noms de Thierry Henry, légende du football français, ou encore, Ada Hegerberg, premier Ballon d’Or féminin de l’histoire. Ces deux stars du ballon rond ont peur de l’augmentation des blessures, et de la fatigue générale des joueurs et joueuses.
“Ajouter des Coupes du Monde pour gagner plus d’argent est une idée qui ne va pas avec la situation actuelle.”
Ada Hegerberg
Un manque de légitimité ?
Le projet de la FIFA manque de crédibilité. En effet, le soutien populaire manque au rendez-vous, ainsi que celui des grandes nations du ballon rond. Cette réforme a ses détracteurs comme ses supporters.
Le destin de cette proposition n’est toujours pas assuré. Mais il faudra s’armer encore un peu de patience pour avoir le fin mot de cette histoire.
Voir aussi : La Super League est-elle vraiment morte ?
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