Projet annulé d’un nouveau terminal à Roissy : l’environnement prend le dessus.

Projet Terminal Roissy

La politique environnementale et la crise sanitaire auront eu raison du projet pharaonique estimé à plus de 9 milliards d’euros, d’un quatrième terminal à l’aéroport CDG. Cette grande extension aurait généré plus de 50 0 00 emplois directs et entrainés environ 225 000 emplois soutenus, c’est-à-dire indirects. Aujourd’hui, 90 000 seraient directement liés à l’activité du deuxième aéroport européen.

‘’Pas de nouveau terminal, pas de nouvelles pistes.’’ Le gouvernement a tranché cette semaine et a demandé au groupe ADP d’abandonner son grand projet et de lui en présenter un nouveau plus cohérent avec la situation économique et environnementale actuelle. 

Barbara Pompili, ministre de la transition écologique, explique qu’un projet aussi colossal que celui-ci, ne devait pas être la priorité des Français et qu’il serait plus judicieux d’attendre plusieurs années. Le conseil d’administration du groupe ADP, gestionnaire des aéroports parisiens de Roissy et d’Orly, dont l’État est le principal actionnaire, devra entériner ce choix la semaine prochaine.

Ce terminal 4 devait permettre d’accueillir jusqu’à 40 millions de passagers de plus par an et environ 450 vols de plus chaque jour. C’est comme si Roissy et ses 30 millions de voyageurs annuels devaient être déplacé à Roissy. ‘’C’est un projet que ne correspond plus du tout à notre politique environnementale et aux exigences d’un secteur et pleine mutation’’ a justifié ce jeudi la ministre. En effet, la crise sanitaire et la plus grosse chute du trafic aérien de l’histoire en sont bien pour quelque chose. Le projet était fondé sur une perspective de forte croissance du trafic : 8,2 milliard de voyageurs dans le monde étaient attendus en 2037 contre 4,1 en 2017. De nos jours, les perspectives de moyen terme sont inexistantes. On ne prévoit un retour à la normale, pas avant 5 ans.

Ouverture à un nouveau projet pour ADP…

Le gouvernement demande à ADP, société de plus de 25 000 salariés, de proposer un tout nouveau projet, qui ne sera pas centré sur l’accroissement des performances de Roissy mais sur l’amélioration de ses services déjà existants. Ce dernier devrait être centré sur 3 axes principaux : l’amélioration des infrastructures pour améliorer la liaison avec les trains, l’essor de la géothermie pour chauffer l’ensemble des plusieurs dizaines d’hectares de l’aéroport, et enfin, adapter CDG à des avions hydrogènes ou électriques. Le gouvernement ne ferme cependant pas la porte à une hausse de la capacité de Roissy à moyen terme, si le projet ne dépasse pas la superficie actuelle de l’aéroport, soit 3 200 ha. Une grosse augmentation du terrain entrainerai une sérieuse artificialisation des sols et donc, une fois de plus, de gros travaux et en conséquences, des rejets de gaz à effet de serre. La volonté de créer de nouveaux emplois persistent néanmoins pour ADP, qui basera son nouveau projet sur cette caractéristique.

Le projet du terminal 4, dont les travaux devaient commencer cette année n’est plus que souvenir. L’annonce officielle de gouvernement soulagera les nombreux opposants du T4. Une centaines de mairies d’Ile de France avaient écrit au président de la République pour exhorter ce projet.

Théodore Donguy

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